Toujours élégant, affable et courtois, l’ancien international Karim Matmour, également entraîneur et superviseur, a bien voulu répondre à nos questions après le sacre historique du Bayer Leverkusen en Bundesliga. Un club qu’il connait assez bien.
Installé entre la France, du côté de Strasbourg plus précisément, et l’Allemagne, l’ancien international des Verts a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions sur le dernier sacre du Bayer Leverkusen en Bundesliga. Une performance plus que méritée en mettant fin à un règne sans partage de 11 ans du géant Bavarois, sans oublier le fait de rester 43 matchs sans défaites et être le 3ème champion précoce (29ème journée).
Matmour a promis de revenir avec Foot Africa United sur sa propre actualité et sur d’autres sujets, notamment ceux relatifs au football algérien et à son passage en sélection aux côtés de Madjid Bougherra lors du CHAN 2022.
- Que devient actuellement Karim Matmour ?
‘’Aujourd’hui, là à l’instant t, je suis en formation à la Fédération allemande de football. Je continue à me former et approfondir mes connaissances.’’
- Évidemment, le Bayer est un club que vous connaissez bien quel est votre ressenti et votre analyse après ce sacre historique en Bundesliga ?
‘’Je suis forcément très content après avoir passé trois ans au sein de la cellule de recrutement de ce club et de voir le résultat de toutes les discussions, toutes les stratégies, toutes les analyses mises en place aboutir, qu’une équipe a été formée, qu’un coach a été choisi et que tout fonctionne bien. Forcément j’en tire beaucoup d’enseignement à titre personnel et que la recette appris là-bas a fait ses preuves.’’
- Attendre tout ce temps (120 ans) pour gagner un titre de champion il faut vraiment être patient n’est-ce pas ?
‘’Il est vrai que les gens qui sont là n’ont pas cent-vingt ans (rires). Le temps n’est pas un problème, mais c’est dans la durée qu’on construit les choses. Sans se projeter sur cinq ans, voir dix ans dans le football, c’est compliqué. La clé de la réussite, c’est ce travail de fond et ce process qui a été mis en place avec le nouveau directeur sportif, qui est devenu président. C’est Simon Rolfes, qui a mis en œuvre une organisation dans la continuité de qu’a fait avant lui Rudi Völler, en y apportant sa touche.’’
- Peut-on dire que vous avez une part de contribution avec le travail qui a abouti à ce résultat ?
Sur cette question, Karim Matmour, qui a fait partie de la cellule de recrutement du Bayer Leverkusen et avec la modestie qu’on lui connaît, n’a pas voulu répondre.
- Un mot sur l’entraîneur Xabi Alonso ?
‘’Là, aujourd’hui tout le monde parle de lui, mais le jour où il a été engagé à Leverkusen, il y avait tout de même une prise de risque et la décision a été prise par Simon Rolfes, directeur sportif et manager général, malgré son manque de référence. Certes, on connaissait sa grande carrière de joueur, mais il avait une petite expérience en tant qu’entraîneur. Toutefois, avec l’intelligence de lui avoir donné les clés de l’équipe, eh bien finalement c’était la bonne décision qui a été prise car les résultats sont-là. Je rajouterai que le Bayer a fait confiance à un jeune, et c’est de tradition dans ce club. Le Bayer Leverkusen fait énormément confiance aux jeunes, que ce soient des joueurs ou des entraîneurs. C’est un exemple à méditer pour tous.’’
- Ce sacre c’est aussi celui de plusieurs joueurs africains ?
‘’Effectivement, il y a plusieurs joueurs africains dans ce club, qui étaient pour certains à la dernière CAN. C’est une plus-value non négligeable pour l’équipe et pour le club, et cela permet aussi de mettre en lumière ces joueurs. C’est donc une excellente chose.’’
- Quelles sont aujourd’hui vos relations avec le club et votre avenir sera fait de quoi ?
‘’Mes relations sont plus que bonnes avec le club. Si j’ai quitté, c’est parce qu’avais des raisons personnelles. Les dirigeants le savaient et on continue à entretenir d’excellentes relations, que ce soit avec le président ou avec d’autres acteurs de ce club.’’